Le Livre des Chroniques (2 Ch 3,2) rapporte que Salomon, fils du roi David, commença la construction du Temple de Jérusalem le « deuxième jour du deuxième mois » de la quatrième année de son règne. Cette mention ancienne, bien que située dans le cadre du calendrier hébraïque (où le deuxième mois est Iyyar), a été interprétée par certains commentateurs comme correspondant symboliquement à une date du début avril dans notre calendrier grégorien.
Dans les civilisations antiques, le mois de mars occupait souvent la première place de l’année, notamment chez les Romains, en lien avec le dieu Mars. Si Janus, dieu des commencements et des seuils, préside au mois de janvier, certaines traditions postérieures — notamment d’inspiration ésotérique ou maçonnique — ont tenté de tisser des correspondances entre Janus et Saint Jean, figure chrétienne associée aux solstices, aux portes et aux renaissances spirituelles.
Ce fil symbolique trouve un écho dans l’histoire chrétienne de l’architecture sacrée. Le 18 avril 1506, le pape Jules II pose la première pierre de la nouvelle basilique Saint-Pierre de Rome, sur le site de l’ancienne basilique constantinienne. Conçue par Donato Bramante, elle allait devenir l’un des plus grands projets architecturaux de la Renaissance et un centre spirituel majeur de la chrétienté.
Si les dates peuvent diverger, la portée symbolique demeure : chaque édifice sacré témoigne d’un effort collectif pour manifester sur terre un ordre spirituel. À travers ces pierres fondatrices, c’est aussi l’idée d’un chantier intérieur qui se transmet, appelant chacun à bâtir patiemment son propre temple, en quête du centre, de la lumière et de la transcendance.
Sources :
- Bible de Jérusalem, 2 Chroniques 3,2.
- Encyclopaedia Britannica, articles sur Jules II et la Basilique Saint-Pierre.
- Eliade, Mircea. Le mythe de l’éternel retour, pour les symboliques cycliques.
- Dictionnaire des symboles, Jean Chevalier & Alain Gheerbrant.
C.W.